«On va donner plus de pouvoirs à des détectives privés pour pouvoir effectuer des observations secrètes des assurés qu’à la police quand il s’agit de surveiller des criminels», expliquait en 2018, Rebecca Ruiz la conseillère nationale socialiste, devenue conseillère d’Etat vaudoise, pour dénoncer les abus de la base fédérale légale pour la surveillance des assurés.
En décembre, changement de ton: la magistrate a proposé d’autoriser l’utilisation de petits émetteurs GPS sur les véhicules des potentiels fraudeurs à l’aide sociale, dans le cadre du vote du budget cantonal. La mesure passe mal auprès de la Jeunesse socialiste vaudoise (JSV).
Dans un communiqué, celle-ci considère que la mesure est «excessive» et «absolument inacceptable», s’en prenant à son côté «orwellien». L’organisation déplore «l’excès de zèle» de leur magistrate et l’acceptation de cette mesure de surveillance de personnes déjà précaires. «Il est par ailleurs pour le moins surprenant qu’une mesure aussi intrusive dans le cadre de la répression de possibles fraudes au revenu d’insertion ne soit pas passée en consultation publique, et n’ait pas été le sujet d’une commission, au moins ad hoc, du Grand Conseil», relève encore le JSV. Refusée lors des premières discussions du budget, la modification avait été acceptée finalement, notamment avec l’appui d’une partie des députés du Parti socialiste au Grand Conseil, qui n’ont pas soutenu lors du second débat l’amendement du député PDC Axel Marion qui visait à sortir la surveillance avec des «instruments techniques» de l’article 39d de la Loi sur l’action sociale (LASV).