Victoire d’étape pour la candidate socialiste au gouvernement

Jura • L’élection partielle au gouvernement confirme en grande partie la poussée de la gauche lors des élections fédérales.

La candidate socialiste Rosalie Beuret Siess, soutenue par les Verts et CS-POP, a réussi un excellent score (41,5%), devançant Anne SeydouxChriste, PDC, ancienne conseillère aux Etats, soutenue par le PCSI (37,9%). Romain Schaer (UDC) ferme la marche (20,6%). PDC et UDC ont bénéficié chacun de l’appui d’une partie de l’électorat du PLR, qui avait laissé le choix entre les deux.

Ces élections ont montré que les remarquables résultats de la gauche lors des élections fédérales de l’automne dernier, dus principalement à la poussée des Verts, n’étaient pas un succès sans lendemain. Si on est assez loin du score exceptionnel du Conseil des Etats (52,5%), on égale presque celui du National (42,6%). Et surtout, on est nettement au-dessus des résultats des cantonales de 2015 (32%), ce qui permet un certain optimisme pour les élections générales d’octobre prochain. Mais une fois de plus, on peut regretter le faible taux de participation: 37,8%.

Votes régionalistes importants

Rosalie Beuret arrive en tête dans le district de Porrentruy où la gauche est très minoritaire. Elle obtient même la majorité absolue dans le chef-lieu ajoulot, dominé habituellement par la droite. A l’inverse, la Delémontaine Anne Seydoux arrive de justesse en tête à Delémont, ville où la gauche avait obtenu plus de 55% des voix lors des communales de 2017 et aux dernières élections fédérales. Cela illustre l’importance des réflexes régionalistes dans une partie de l’électorat. Ces élections ont aussi été marquées par le choix des «chrétiens-sociaux» de maintenir une majorité de droite, alors que l’élection de la socialiste permettrait au ministre PCSI de jouer le rôle central au Gouvernement entre deux PS et deux de droite. Il adopte ainsi l’attitude inverse des autres sections du Centre-gauche PCS suisse, qui s’allient avec le PS et les Verts, notamment en Valais et à Fribourg. Ce choix est certainement le prélude à une alliance pour les élections de cet automne.

Second tour très ouvert

Le maintien du candidat UDC rend l’issue du second tour très incertaine. Avec 3,6% d’avance sur sa rivale au premier tour, Rosalie Beuret a de bonnes chances de l’emporter. Mais cela dépendra beaucoup de l’importance du «vote utile» à droite. Il est certain que de nombreux électeurs de Romain Schaer, notamment parmi les PLR, reporteront leurs voix sur Anne Seydoux. Cela nécessite une mobilisation importante à gauche pour motiver des abstentionnistes du premier tour.