Congé paternité: accouchement imminent

Il faut le dire • Ce congé paternité d’à peine 10 jours, sur lequel nous voterons à la fin du mois peut sembler une évidence.

Ce congé paternité d’à peine 10 jours, sur lequel nous voterons à la fin du mois peut sembler une évidence. Et pourtant il y a encore une résistance assez forte, preuve en est l’opposition affichée des jeunes PLR et finalement de la majorité de ce parti dans un vote virtuel le week-end passé.

J’aurais évidemment préféré la version de l’initiative proposant quatre semaines de congé, volontiers imaginée en deux temps. Soit juste après la naissance et à l’époque de la reprise du travail salarié de la mère. Deux moments charnières dans l’accueil d’un enfant.

Pourquoi? Autour de la naissance, la présence paternelle est importante. Ceci pour lui donner le temps de réaliser le chamboulement de vie familiale en cours. Mais aussi d’en dessiner en couple les nouveaux contours, tisser des liens précoces si nécessaires dans la durée avec le nouveau-né. Sans oublier de découvrir à deux les besoins de ce nouvel être si dépendant, de se familiariser avec le travail de nursing.

Ainsi les parents, solidaires plutôt que solitaires, s’efforcent de tout apprendre au fil de ce moment de découverte. Tout est alors si nouveau. Du coup, il peut y avoir des anxiétés. Celle de faire faux. Ou de se sentir dépassé, peinant à calmer les pleurs du nourrisson. Et les questions de se bousculer jusqu’au vertige: est- il.elle malade? A-t-il.elle faim, froid, chaud? Partager ces instants contribue à mieux accompagner tant le développement que la croissance de l’enfant. Et percevoir les compétences souvent complémentaires de chacun.une.

C’est d’autant plus vrai aujourd’hui. Une jeune parturiente quitte désormais l’hôpital souvent après 48 heures déjà. Sans tenir compte de l’environnement social et pour réduire les coûts hospitaliers. C’est dire, de ce point de vue, l’importance de la présence du père. Ainsi afin d’assurer «l’intendance», permettre à la jeune mère de reprendre le dessus, physiquement et psychologiquement. Après quelques semaines, un certain rythme s’installe.

Mais la reprise du travail rémunéré par la mère est une nouvelle période de stress. Si le père peut prendre congé, la transition s’avère plus simple. Elle renforce les liens entre l’enfant et son père. Ce dernier doit «gérer seul». Ce qui souvent rassure la mère, partant plus confiante au travail. En attendant un congé d’une durée plus conséquente, et même si la variante retenue n’est pas idéale, le scrutin du 27 septembre s’avère déjà crucial.

Un oui serait un signe fort vers l’égalité et pour affirmer la responsabilité des pères dans la garde des enfants.