Les records de températures s’enchaînant, les océans se réchauffant et la banquise fondant à une vitesse encore jamais vue, les autorités et la justice ont pris le problème à bras-le-corps et réagi. Ils ont maté les activistes du climat.
Au milieu de la nuit de mardi à mercredi, la police a été envoyée pour déloger les quelque 200 militant.e.s qui occupaient, depuis lundi, la Place fédérale à Berne.
Il faut dire que le danger était immense. «Au cours des dernières 48 heures, les mouvements climat ont montré à quoi peut ressembler une vie commune démocratique et durable», déclarait Meret Schefer de Rise Up For Change (Debout pour le changement). Ces activistes reconnaissent donc le péril dans lequel ils nous entraînaient, en ne respectant pas la loi de 1925 qui interdit de manifester sur La Place pendant les sessions parlementaires, et en y pratiquant la démocratie qui plus est! Fort heureusement, ils.elles seront vraisemblablement poursuivis.
Au matin, d’autres fanatiques étaient présentés à la justice pour avoir violé le domicile d’un certain Crédit Suisse (CS). «De la même manière que la banque a respecté leur liberté d’expression (en leur demandant de quitter les lieux en pleine partie de tennis) avant d’appeler la police, Crédit Suisse demande que les manifestants respectent son domicile», affirme CS (Le Temps 22.09). Alors que leur condamnation par le Ministère public avait été contredite par un juge ayant estimé que la gravité du changement climatique justifiait cette action illégale, le procureur du Canton de Vaud a fort à propos fait appel.
Après tout, «qu’est-ce qu’un danger imminent?», s’est interrogé le procureur (Le Temps 22.09). Prenons le temps d’en débattre et d’en re-débattre, n’en déplaise à ceux qui s’inquiètent pour leur avenir et celui de leurs enfants.
La désobéissance civile n’est pas une solution, que ce soit en pratiquant le tennis dans une succursale, ou en pratiquant le vélo, comme à Genève chaque dernier vendredi du mois lors des «Criticals».
Nous pouvons être fiers de nos autorités qui, à coups d’amendes, rappellent à ceux et celles qui militent que ce n’est pas comme s’il y avait le feu au lac. Enfin, pas tant que privé.e.s de raquettes, de bicyclettes et d’une véritable représenta-ion politique, certain.e.s ne se saisissent de moyens plus radicaux pour se faire entendre.