Mobilisation contre la construction d’un centre de renvoi

Genève • Le 3 octobre prochain, une grande manifestation nationale est prévue à Genève contre la construction d’un centre fédéral de renvoi de requérant.e.s d’asile au bout du lac.

Le 3 octobre prochain, une grande manifestation nationale est prévue à Genève à la Place de la Navigation contre la construction d’un centre fédéral de renvoi de requérant.e.s d’asile au bout du lac. Mais une première mobilisation contre la construction de cette infrastructure s’est déroulée le 19 septembre sur le site de bois-brûlé au Grand-Saconnex.

C’est dans ce lieu que devrait émerger un centre fédéral de renvoi, destiné à héberger 250 réquerant.e.s d’asile au bord du tarmac de l’aéroport. Les travaux ont déjà commencé par le défrichage et l’abattage des arbres et le site sera bientôt clôturé. Bien que le Grand Conseil de Genève ait voté une motion contre la construction du centre, le conseil d’Etat a refusé de faire suite, en déclamant son incapacité à s’opposer à un diktat fédéral. Au côté de ce centre se dresseront les bâtiments de la police internationale et 50 places de détention administrative. Le bâtiment du Centre fédéral disposera d’un accès direct au tarmac et, comme dans une prison, d’une seule entrée. «En son sein, les personnes sont confrontées à une discipline infantilisante et arbitraire: annonce obligatoire en entrant et en sortant, fouilles, punitions, prise d’empreintes digitales», ont dénoncé les militant.e.s de différentes associations comme Solidarité Tattes, Coordination asile Stopexclusion ou de partis (dont le PdT).

Ils.elles considèrent que ce lieu, coincé entre les pistes aéroportuaires et l’autoroute, conduira à l’exclusion géographique et sociale des requérant.e.s débouté.e.s, du fait de demandes obligatoires d’autorisation à chaque sortie du centre, des horaires restrictifs (9h- 17h en semaine), de l’interdiction de recevoir des visites de ses proches ou de la société civile ou de la scolarisation des enfants à l’intérieur même du centre.

Ils craignent aussi des dysfonctionnements et des violences de la part du personnel de sécurité comme cela avait été constaté dans le centre fédéral de Giffers (FR), où quatre personnes avaient été blessées par des gardiens. Dénonçant «une politique de ségrégation» et «une zone de non- droit», les militant.e.s craignent le pire.«Si ce centre venait à être construit, il deviendra sans nul doute une des pièces maîtresses d’une politique raciste qui broie les vies auxquelles la Suisse semble accorder de moins en moins de valeur. Le bureau d’architecture Berel Berel Kräutler a eu le culot d’appeler son projet Philémon et Baucis qui symbolisent l’hospitalité dans la mythologie grecque. Nous ne sommes pas dupes. Ce centre de renvoi ne doit jamais voir le jour», ont ils.elles annoncé, en plantant un tilleul sur le site pour réaffirmer leur ferme opposition.