Coup de volant progressiste!

Genève • A l’instar des fédérales, les dernières votations cantonales mettent la barre à gauche.

N’en déplaise au patronat, la population a décidé à près de 60%, que ses «ressources humaines’’ lui coûteraient désormais 23 francs de l’heure au minimum. «Les Genevois.e.s ont bien compris que, lors de cette crise sanitaire, les travailleur.euse.s engagé.e.s au front ont joué (et jouent encore) un rôle essentiel pour le fonctionnement de notre société», se réjouit dans un communiqué le syndicat Unia. Celui-ci exige désormais une entrée en vigueur immédiate de ce salaire minimum légal, le plus élevé du pays.

Autre camouflet pour la droite, la garantie de financement de l’institution de maintien à domicile (IMAD) obligeant l’État à couvrir un éventuel déficit a également été fortement plébiscitée avec plus de 70% de votes favorables. Comme le veut l’adage, jamais deux sans trois! Ainsi, l’initiative dite «zéro pertes», qui visait, suite à la réforme de la fiscalité des entre- prises, à préserver le financement du service public, à garantir l’absence de pertes fiscales (cantonales et communales) et à contraindre le canton à lutter contre la concurrence intercantonale en matière d’imposition, a, elle aussi, été approuvée par la population.

Parkings et présidence

Coup dur enfin pour les lobbies automobiles avec l’adoption de la modification de la loi d’application de la législation sur la circulation routière. Dorénavant, il sera, notamment, plus aisé de compenser des places de parking extérieures, supprimées lors d’aménagements, par des emplacements souterrains. De quoi permettre de mettre la priorité sur la mobilité douce et les transports en commun comme le dit la loi, votée en 2016, «pour une mobilité cohérente et équilibrée».
Dernier point, la tête du Conseil d’État redevient tournante après seulement quelques années de présidence unique. Cette dernière, instaurée en 2013, n’aura vraisemblablement pas survécu aux frasques de «l’affaire Maudet». Décidément, avec ce bon coup de volant vers la gauche, la droite risque pour un temps de devoir aller se parquer en souterrain.