Pour des multinationales responsables. Mobilisez pour le oui le 29 novembre!

Dans le cadre d’Alternatiba Léman à l’Université de Genève, un débat essentiel organisé par Public Eye et la Chambre genevoise de l’économie sociale et solidaire (Après Ge) a eu lieu au sujet de la votation du 29 novembre prochain.

"Multinationales: L'enquête". © Initiative pour des multinationales responsables.

« Multinationales : L’enquête » donne la parole à des personnes d’Amérique-Latine et d’Afrique ayant subi de graves dommages liés à des multinationales suisses. Dick Marty et d’autres personnalités suisses y expliquent pourquoi elles et ils s’engagent en faveur de l’initiative pour des multinationales responsables soumise au vote le 29 novembre prochain.  Les milieux humanistes et progressistes sont unanimes à estimer que des règles contraignantes sont nécessaires pour obliger les entreprises multinationales ayant un siège en Suisse à répondre à leurs manquements.

A l’issue de la la projection de ce documentaire édifiant, Béatrice Hirsch, adjointe PDC au maire de Troinex, a rappelé que beaucoup d’entrepreneurs s’étaient engagés en faveur du contre-projet initial. Les membres du comité bourgeois pour l’initiative appellent à donc voter en sa faveur pour que la responsabilité des entreprises qui violent les droits humains soient entièrement établie, ce qui n’est pas le cas avec le nouveau contre-projet indirect. « Notre pays a un intérêt à se doter d’une économie éthique qui porte cette responsabilité. En cas de oui, au lendemain de la votation, l’image de notre économie sera redorée. Cette initiative permet en fait simplement de récompenser 90% de celles et ceux qui respectent les normes et de punir les 10% de tricheurs », a-t-elle souligné. Dans le même ordre d’idées, René Longet, président de la Fédération genevoise de coopération et expert renommé en matière de développement durable, a expliqué que le vide juridique actuel profite à une minorité d’entreprises dénuées de scrupules. Ce fait risque d’isoler la Suisse alors que des progrès notables ont été réalisés en Europe et qu’un traité multilatéral sur la responsabilité des multinationales ne relève pas d’une utopie. Les multinationales qui violent leurs obligations en matière de protection de l’environnement et de droits humains se rendent coupables d’un dumping écologique et social. Les entreprises qui respectent les droits humains avec lesquelles elles sont en concurrence sont contraintes injustement face aux autres. « Voulons-nous une Suisse prédatrice ou une Suisse qui porte des valeurs de solidarité et de responsabilité ? Voulons-nous pouvoir être fier de notre pays ? oui ou non ? », a demandé l’ancien élu socialiste au Conseil national et maire d’Onex.

Conseillère aux Etats verte, Lisa Mazzone a comparé l’évolution du dossier de la responsabilité des multinationales à celui du secret bancaire. Dans les deux cas, la honte infligée et les sanctions encourues par la Suisse du fait du non-respect des obligations internationales ont conduit à des changements de législation. « La Suisse est un des pays qui a le plus profité de la mondialisation. Chez nous, on négocie un tiers du pétrole mondial. Cela nous impose non seulement d’assumer des responsabilités, mais aussi de mettre en place un cadre de prévention permettant d’appliquer le principe de diligence. Avec la mise en œuvre de l’initiative via une loi d’application, les mesures que devront prendre les entreprises auront des répercussions concrètes importantes. Ces mesures auront non seulement un effet sur les droits humains et l’environnement, mais aussi sur la question climatique ».

Géraldine Viret, porte-parole de Public Eye pour la Suisse romande, a souligné « qu’un oui à l’initiative serait un signal fort et une immense victoire. La pression qui sera mise sur les entreprise sera très différente. Les droits humains et l’environnement seront réellement au premier plan. C’est pourquoi nous allons faire très activement faire campagne auprès de nos membres et les pousser à mobiliser autour d’eux durant les deux prochains mois. Il faut mobiliser dans votre entourage ! On sait qu’une part importante de la population ne va pas forcément voter. Notre association compte 26 000 membres. Nous avons décidé que chacun de nos membres devait convaincre au moins vingt personnes, notamment au moyen de notre campagne de carte-postales. Comme le comité de l’initiative compte 150 organisations membres, nous avons bon espoir d’atteindre beaucoup de monde. Mais il faut maintenant se mobiliser ! »