Teaser de la guerre des droites

Il faut le dire • Alors qu’à gauche on fait front commun derrière l’initiative, à droite la lutte fait rage. autour de l'initiative Multinationales responsables.

La campagne autour de l’initiative «Pour des multinationales responsables» risque d’éparpiller la droite façon puzzle. Il faut dire qu’elle ne débute pas vraiment, puisque depuis longtemps on voit fleurir de petits drapeaux orange appelant à voter en faveur de cette proposition. Elle ouvrirait la voie à la poursuite devant les tribunaux d’entreprises ayant leur siège en Suisse et qui seraient responsables de dégâts environnementaux ou d’atteintes aux droits humains dans des contrées lointaines.

Alors qu’à gauche on fait front commun derrière l’initiative, à droite la lutte fait rage. Ainsi, si le PLR affirme sur son site se joindre au comité «Non à l’initiative de responsabilité des entreprises», c’est l’un de ses ex-Conseillesr aux Etats, Dick Marty, qui co-préside le comité des initiant.e.s.
Contre ce premier comité du NON regroupant des UDC, PLR, PDC et une Verte libérale (VL), s’en est formé un autre. Dit des «bourgeois pour des multinationales responsables», il réunit des UDC, PLR, PDC et VL. La frange bourgeoise en faveur du texte argue qu’il s’agit de «protéger la bonne réputation de la Suisse» dans les affaires. En face, on rétorque que l’initiative «manque sa cible».

Lors du premier débat télévisé (RTS, 30.09.20) entre ces deux camps, la Conseillère nationale Isabelle Chevalley (Vert’Libéral) explique en quoi une telle loi ferait fuir les entreprises des pays où elles sont implantées, par peur de poursuites liées au travail des enfants. Le présentateur de l’émission Forum, Mehmet Gultas, lui demande alors si cette position qui consiste à dire que «l’on va appauvrir ces pays-là si l’on n’accepte plus les atteintes aux droits de l’homme» est morale.
La réponse fuse: «Ce n’est pas accepter les atteintes, c’est comprendre pourquoi il y a des enfants dans les champs.» Après avoir affirmé que s’il y en a, c’est par manque d’écoles ou du fait que les parents n’ont pas les moyens de payer les enfants, elle poursuit, «il faut arrêter d’imaginer qu’une entreprise suisse prend le fouet et va aller mettre ces enfants dans les champs, c’est absurde et une vision néocolonialiste de ce qui se passe en Afrique». En désaccord, l’ancien Conseiller national PDC Dominique de Buman assène, «le néocolonialisme c’est précisément d’admettre ailleurs ce que l’on ne tolère plus chez nous».

En attendant que les droites se contre- attaquent d’ici le 29 novembre, on va aller se refaire un peu de pop-corn.