Dans le rouge, «Gauchebdo» doit passer au noir et blanc

Il faut le dire • Face à cette situation, la Société d’édition s’est vue contrainte à renoncer temporairement à une publication en couleur pour passer au noir et blanc dès cette semaine.

La crise n’épargne pas Gauchebdo. Les comptes 2020 provisoires prévoient un déficit. Malgré une croissance de nos abonnés et abonnées, ainsi que le projet Résistance avec la section cantonale du POP, votre journal affiche encore trop de dépenses par rapport aux recettes. La crise sanitaire a eu un impact important sur les finances . Il s’est traduit par une augmentation exceptionnelle des charges de production et une baisse importante des dons et recettes publicitaires. Certains projets qui devaient nous rapporter des fonds comme à notre fête annuelle ont dû être abandonnés.

Face à cette situation, la Société d’édition s’est vue contrainte à renoncer temporairement à une publication en couleur pour passer au noir et blanc dès cette semaine. Nous espérons que nos lecteurs et lectrices comprendront cette nécessité.

Si les collectivités publiques ont beaucoup mis en avant la nécessité de soutenir la presse du fait de son apport au débat démocratique dans un pays fédéraliste comme la Suisse, force est de constater amèrement que seule la Ville de Genève a daigné insérer deux annonces dans notre journal durant la pandémie et offert la gratuité de la location de l’espace public pour… deux caissettes à journaux.

Au printemps, le Canton de Vaud a débloqué dans l’urgence un montant de 850’000 francs pour une campagne globale de publicité dans la presse écrite, sans contrôle parlementaire. Gauchebdo en a été exclu en tant «qu’organe de type politique – et non généraliste». Au niveau fédéral, Gauchebdo a pu bénéficier durant les quatre derniers mois de 2020 de la gratuité de son acheminement postal, comme le reste la presse ayant reçu cette aide indirecte.

Cette semaine, le Conseil national a approuvé le paquet d’aide aux médias proposé par Simonetta Sommaruga. Il a accepté un appui de 120 millions pour le financement indirect de la presse, ainsi que 30 millions pour les médias en ligne. Faut-il encore que cette manne ne profite pas uniquement aux poids lourds du secteur comme Tamedia et Ringier, qui font de l’information un business parmi d’autres.

Dans un paysage médiatique romand et suisse toujours plus concentré entre les mains de grands groupes de presse, Gauchebdo veut pourtant continuer à défendre sa spécificité et son engagement infaillible pour ceux et celles qui subissent les désordres capitalistes de ce monde, encore plus en ce temps de pandémie.

Pour ce faire, nous vous appelons à vous abonner ou à abonner vos connaissances. Et plus que jamais à nous soutenir grâce à vos dons. En vous remerciant par avance encore et toujours pour votre soutien, qui ne se dément pas au fil des ans. Nous ferons tout, de notre côté, pour développer notre publication.

La Société d’édition et la rédaction