Domaine Public cessera de paraître

Médias • •Fondé en 1963, le journal réformiste des socialistes romands, Domaine Public cesse sa parution.

«Si DP dispose toujours d’un lectorat fidèle et qui lui a accordé le soutien financier nécessaire. S’il meurt, c’est faute de combattants, à savoir d’un nombre suffisant de personnes prêtes à contribuer de manière régulière à sa production», explique le journal sur son site. Lancé à l’initiative d’André Gavillet, conseiller communal socialiste à Lausanne et futur conseiller d’Etat, je journal a été un bimensuel sur abonnement, avant de devenir un hebdomadaire entre 1972 et 2006. Avec sa numérisation, il était gratuit depuis 2007.

Au fil du temps, de nombreuses plumes continueront à cet espace de réflexion et d’analyse de la politique suisse et internationale. On citer notamment l’ancienne conseillère fédérale, Ruth Dreifuss, l’ancienne syndique de la Ville de Lausanne, Yvette Jaeggi, mais aussi le professeur de droit, jean-Daniel Dellay, une pléthore de ténors socialistes (Alain Berset, Stéphane Rossini ou Roger Nordmann) ou notre collaborateur, Pierre Jeanneret. «Domaine Public ne s’est jamais situé dans les activités directes du parti socialiste, dont il était entièrement indépendant. Mais le journal appartenait à la culture d’élaboration intellectuelle socialiste, cherchant à comprendre les grands enjeux de la politique nationale pour éclairer autant que possible les citoyens proches ou adhérents du milieu socialiste», souligne encore Joëlle Kuntz, membre du comité éditorial du journal.

Dans son mot de départ, Jean -Daniel Dellay rappelle que le paysage médiatique a aussi changé «Alors que dans les années 1960, les possibilités d’expression indépendante étaient rares, elles se multiplient, pour même exploser actuellement. Les réseaux sociaux poussent à la communication instantanée, sans les contraintes de qualité que nous avons persisté à nous imposer. Et tenir un blog permet de choisir son rythme de publication et de s’affranchir d’une discipline collective», souligne-t-il.

Sans doute que de modèle de rectitude intellectuelle a aussi inspiré la jeune garde. Depuis 2002, une équipe de jeunes socialistes regroupée autour du professeur en sciences politiques de l’UNIL, Antoine Chollet, a lancé Pages de gauche, journal qui cherche à «poursuivre une tradition socialiste démocratique et à identifier les lieux où elle s’incarne aujourd’hui et à dégager ce que pourraient être quelques-uns de ses projets pour les années à venir».