Vague de démissions au Grand Conseil

Neuchâtel • Un Popiste, trois Verts, un Centre et un PS, sans compter les suppléantes et suppléants: le Grand Conseil neuchâtelois fait face à plusieurs départs depuis le début de la législature, en mai dernier. Une situation «record» en Romandie, qui est difficile à gérer.

Il devient de plus en plus difficile pour certain.es parlementaires de concilier vie privée et politique. (Quorbach)

Si les raisons sont diverses et peuvent être d’ordre technique – un déménagement, un emploi ou des études en dehors du canton par exemple – la plupart sont liées à la charge de travail ou à des décisions personnelles: choix entre les mandats, départ à la retraite, voyage ou tout simplement un trop-plein entre vies professionnelle, politique et familiale. Des problèmes de santé ont également poussé certaines élues et élus à la démission.

Le cas des moins de 30 ans

La presse avait relevé le rajeunissement du Parlement lors des élections, et le ressort actuellement: ce sont en majorité des moins de 30 ans qui démissionnent, à l’exception du POP – il est d’ailleurs intéressant de noter que ce sont des personnes plus jeunes qui ont remplacé le député et les deux suppléant.es sortant.es au sein de notre parti. Le groupe VertsPOP a été particulièrement touché, avec quatre démissions, dont trois des Verts. Députée popiste et présidente du groupe, Sarah Blum estime «mieux que les députée.es, qui n’ont pas le temps, démissionnent tout de suite, plutôt de passer quatre ans à ne rien faire».

Président du groupe PS, Jonathan Gretillat met en cause la réforme électorale instituée cette année et obligeant les partis à réaliser des listes uniques de cent noms. Celle-ci aurait poussé à «remplir pour remplir» les listes avec des personnes qui n’étaient pas certaines de leur engagement. Actuellement, un projet est d’ailleurs en cours afin de permettre aux députées et députés de mieux concilier leur vie privée et parlementaire.
Un argument qui n’est cité nulle part est celui de la pandémie: les projets qui avaient été mis en suspens reprennent peu à peu, d’autres aspirations en sont également nées, comme celle de consacrer davantage de temps à ses proches ou à des activités plus bénéfiques à sa santé.

Frustration et cumul des mandats

Sera Pantillon et Baptiste Hunkeler, élu.es respectivement chez les Verts et au PS en avril, sont ainsi partis voyager et «faire une pause» après plusieurs années d’engagement et de mandat. Ils font état de leur frustration suite au passage du Parlement à droite, où «plus aucun projet ne passe». Une certaine lassitude et l’impression de ne plus pouvoir d’agir ont peut-être eu raison de leur volonté.

La difficulté de concilier les mandats communaux et cantonaux est également une barrière importante, notamment en ce qui concerne le POP. Dans notre parti, qui ne fonctionne pas que dans les instances parlementaires mais également avec l’engagement militant, d’autres responsabilités viennent encore s’y ajouter. Et puis il y a la vie, le travail, la famille. Certaines et certains en viennent à accumuler de la fatigue, voir à faire un burn-out.

A l’inverse des partis de «gauche» uniquement présents au Parlement, c’est le«trop à faire» plutôt que le «que faire»qui est un risque au POP. Il est important de porter attention aux camarades très engagé.es, et peut-être parfois de revoir notre organisation. Nous ne pouvons ainsi pas être partout en l’état actuel. Il nous revient d’évaluer nos forces, de nous préserver et de nous investir pleinement dans les projets que nous avons choisis. Soyons présents qualitativement, restons en santé et motivé.es.