Un comité de soutien aux livreurs Smood naît à Genève

Genève • Dans le même temps, à l’instar des cantons de Vaud et de Fribourg, un comité de soutien s’est constitué à Genève pour appuyer les revendications des travailleuses et travailleurs.

Le conflit entre les livreurs de repas de Smood et les employeurs, commencé à Yverdon le 3 novembre, traîne en longueur. Malgré le dépôt le 23 novembre d’une pétition forte de 12’000 signatures demandant l’ouverture de négociations immédiates et déposée auprès du CEO, Marc Aeschlimann, au siège de Smood à Plan-les-Ouates (GE) et de Migros, actionnaire de la boîte, rien ne semble bouger. Ce qui a conduit cette semaine, le département de l’économie et de l’emploi genevois (DEE) à saisir la Chambre des relations collectives de travail (CRCT). L’objectif est d’engager une procédure de conciliation. «La CRCT offre en effet un cadre institutionnel et un accompagnement propres à faciliter les discussions, dans l’objectif de parvenir à un accord», relève le gouvernement genevois, qui s’abstient de tout autre commentaire.

Dans le même temps, à l’instar des cantons de Vaud et de Fribourg, un comité de soutien s’est constitué à Genève pour appuyer les revendications des travailleuses et travailleurs. Appuyé par les syndicats genevois et la gauche, dont le Parti du travail, le comité condamne «l’attitude déplorable de Smood». Il relaie aussi l’exigence des salarié.es d’un paiement de l’ensemble des heures de travail effectuées, respectant a minima le salaire minimum cantonal, ainsi qu’une planification des horaires de travail au moins quatre semaines à l’avance, une transparence sur les pourboires et une indemnisation suffisante des déplacements. Il appelle aussi la Migros à assumer «sa responsabilité sociale envers les livreuses et livreurs et à faire le nécessaire pour garantir des revenus et des conditions de travail acceptables».

Pour le syndicat Unia, qui a interpellé les services de l’emploi des cantons de Vaud et de Genève, la responsabilité de cette impasse doit aussi être attribuée à Simple Pay, une entreprise de location de services, qui engage des livreurs pour Smood. Pour Unia les conditions imposées au personnel par ces deux entreprises sont clairement contraires à plusieurs dispositions légales. «Simple Pay et Smood reportent le risque de l’entreprise sur les salarié.es. En plus d’être contraires à la CCT de la location de services, ces pratiques contreviennent à la loi fédérale sur la location de services qui stipule que l’horaire de travail et le salaire doivent être définis dans le contrat de travail. La loi sur le travail quant à elle mentionne que le temps pendant lequel les salarié.es doivent se tenir à disposition de l’employeur est réputé temps de travail et doit par conséquent être rémunéré», attaque le syndicat.